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Ultréïa e Suséïa

Je la connaissais bien avant de partir sur le Chemin. Puis je l’ai entendue fredonnée par mon ami Henri.

Petit à petit, les premières paroles se sont imprimées en moi, et encore aujourd’hui, je la fredonne régulièrement.

Elle m’apporte un certain apaisement.

Tous les matins nous prenons le chemin,
tous les matins nous allons plus loin,
jour après jour, la route nous appelle,
c‛est la voix de Compostelle
Ultreïa, ultreïa
E sus eia
Deus, adjuvanos !
Chemin de terre et chemin de foi,
voie millénaire de l‛Europe,
la voie lactée de Charlemagne,
c‛est le chemin de tous les jacquets
Ultreïa, ultreïa
E sus eia
Deus, adjuvanos !
Et tout là-bas au bout du continent,
messire Jacques nous attendons,
depuis toujours son sourire fixe,
le soleil qui meure au Finisterre
Chant des Pèlerins de Compostelle
Paroles et musique de J.Claude Bénazet

Paroles et musique

Audio et vidéo

© Luc BALTHASART, 22/02/2016

« Le tour du monde à petits pas! »

Extrait d’un article paru dans Femmes d’Aujourd’hui, février 2014.

(…) A une époque où on vit à 100 à l’heure, j’aime l’idée de vivre une « slow » aventure. Et celle-ci est à la portée de tous.

Au fur et à mesure de mes étapes, mes grandes idées sont tombées: je n’ai pas de causes à défendre, je n’ai pas de sens à donner à cette marche, elle a un élan, pas de grande direction. Le principal enseignement que j’en retire est d’ordre spirituel. je suis croyant et en marchant, j’ai constaté qu’il se passait quelque chose, pas directement lié à Dieu, mais plutôt de l’ordre d’une connivence avec la nature extrêmement puissante, spirituelle.

Dans la vie quotidienne, on connait des tensions et des divorces avec notre réalité intime, on ne forme pas des individus cohérents. Or, la marche remet de l’ordre dans tout ça. Elle me décille les yeux, me tient à l’écart des tentations factices du monde, me fait communiquer avec ce qui compte vraiment. Moi qui suis plutôt réservé, au détour d’une étape, je peux entrer dans un bar et me faire dix potes à la minute tellement je me sens charismatique. J’ai peur des araignées et pourtant, je suis capable alors de les laisser se poser sur ma main comme des papillons.

Après trois semaines, je suis mieux dans mon corps, mon esprit et mon âme s’allègent. Ça s’explique facilement: on est une espèce qui a besoin d’exercice, or, depuis l’époque du chasseur-cueilleur, on a laissé nos muscles s’engraisser dans un mode de vie sédentaire. En renouant avec l’effort physique, on rééquilibre tout le corps, les humeurs qui s’assombrissent disparaissent, et l’âme s’épanouit. Pourtant, il n’y a pas que des moments heureux, les premiers jours on perd 8 kilos, on a des courbatures partout, on tombe dans des endroits inhospitaliers. Marcher le long des nationales, ça n’est pas toujours marrant et c’est dangereux. Ça n’est pas un tour du monde touristique, on marche n’importe où, on traverse des zones industrielles, des parkings de supermarchés, des ronds-points pas faits pour les piétons… Mais l’appel de l’aventure est incroyable. Sur une pente montagneuse, le dos courbé par un sac de 15 kilos, je suis HEUREUX.