Le film de Dannis

DannisLorsque j’ai pour la première fois croisé Dannis, nous avons d’emblée sympathisé avec nos accents respectifs dans un anglais de cuisine approximatif.

Dannis était parti le même jour que moi de Tiel, en plein cœur de  sa Hollande natale. Avec ses grandes jambes et ses chaussettes bleues, sa démarche de Gaston Lagaffe et son sac qui barloquait un peu, il avançait à une cadence infernale.

Impossible à suivre, donc, ce grand hollandais ! Tant et si bien que chaque matin, nous le laissions partir au loin.  Et lorsque le soir, nous le retrouvions, il était déjà frais et dispo, lessive accomplie et douche terminée. Parfois même, nous le tirions de sa sieste en arrivant ! C’était limite vexant 😉

Nous étions partis depuis si longtemps. Nous étions si loin de chez nous, si loin de nos racines et des êtres qui nous étaient chers. Les français parlent si peu anglais, et tellement rarement le néerlandais, qu’il était encore plus isolé que moi au milieu des camemberts. Nous formions un binôme un peu étrange, un peu à part.

Puis un jour, il a pris le large. Nous n’avions marché que huit jours ensemble. Je l’ai quitté un matin persuadé de le revoir au soir. Mais soucieux d’avancer à son rythme, pressé un peu par le temps et la nécessité d’arriver à échéance à Compostelle, il avait décidé en cours de journée d’allonger ses étapes.

Nous sommes resté bien longtemps en contact. Il me tenait informé de sa progression, je lui parlais de ceux qu’il avait quittés. Il est arrivé bien avant moi à Santiago de Compostela, mais il y est resté quelques jours pour visiter et se reposer. Il était prévu que nous nous y retrouvions. Nous avions convenu d’une heure et d’un lieu, mais nos planning respectifs prirent le dessus et j’aurais à jamais le regret de ce rendez-vous manqué.

Aussi, lorsqu’il y a quelques semaines, nous nous sommes retrouvés par messages interposés, que d’émotions ai-je ressenties en découvrant que j’apparaissais dans le film qu’il avait patiemment monté. Il n’a oublié personne ! Et il a su transmettre par ses photos et ses musiques, tout ce qu’il aura vécu durant son périple.

Well done, my blue socks’s friend, good job !

© Luc BALTHASART, 22/06/2016

2 réflexions sur « Le film de Dannis »

  1. Bonjour. C’est avec le même plaisir que je parcours tout cela…
    Mais… me semble-t-il ! Il n’y a aucune « trace » de femmes dans ce que je lis…. Et… hum !… j’espère Luc que ce petit commentaire ne va pas « Encore » vous poser problème… ne suis pas sûre de… Bon ! On verra bien. Mais, ces petites histoires de vies me plaisent beaucoup et oui, je vais suivre avec beaucoup de bonheur tous vos périples… dès que je serai plus disponible (mes petits-enfants feront bientôt partie de mon « quotidien » l’espace de quelques jours…. Alors, je serai moins présente… Belle journée à vous.. à tous.

    1. Ah oui ! J’ai omis de vous préciser que…. je fais passer certains « messages » sur fb…..

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